Gaza : une entreprise d’extermination
Le gouvernement israélien peut se vanter d’avoir sur la conscience – s’il en a une – la mort de plus de 52 000 Gazaouis en dix-neuf mois. Depuis que Netanyahou a décidé, le 18 mars, de rompre la trêve, deux mille habitants ont été tués, dont 437 au cours de la seule dernière semaine d’avril.
Les bombardements font 50 morts par jours, les attaques de drones terrifient la population 24 heures sur 24, le blocus total du territoire affame littéralement les deux millions de Palestiniens qui ne savent où se réfugier.
Des annonces hypocrites lancées par haut-parleur ou SMS par l’armée israélienne, appellent les Gazaouis à se déplacer lors d’un bombardement. Mais, il n’y a pas de zone qui soit un peu plus sûre.
Après avoir détruit les installations de fourniture d’électricité, visé systématiquement les générateurs, coupé l’accès à l’eau potable, rendu inutilisables les circuits d’évacuation des eaux usées, le gouvernement israélien empêche strictement la nourriture, les médicaments, le carburant, les produits de première nécessité de parvenir aux habitants, que ce soit par les canaux commerciaux ou par des réseaux humanitaires. Les journées des habitants se passent à tenter de trouver un peu de nourriture, de bois, d’eau. « Aucune aide n’entrera à Gaza », avait plastronné mi-avril le ministre de la Défense. Son succès est complet.
Le 2 mai, dans la nuit, des drones israéliens ont même visé et atteint un navire de la Flotille de la liberté, dans les eaux internationales au large de Malte. L’équipage de ce navire humanitaire, victime d’un incendie et d’une brèche dans sa coque, entendait livrer « une aide vitale, désespérément nécessaire » à Gaza.
Cet écrasement physique de la population de Gaza est soigneusement calculé dans le plan de Netanyahou. Réuni dimanche 4 mai, en fin de journée, le cabinet de sécurité israélien a approuvé une poursuite de l’offensive militaire à Gaza, débutée le 18 mars. Le communiqué officiel précise qu’elle doit permettre la mise en œuvre d’un « plan de conquête » et la promotion du « départ volontaire des Gazaouis ».
Pour pouvoir prendre le contrôle, même partiellement, de l’enclave palestinienne, l’armée israélienne va avoir besoin de plus de soldats. L’armée rappelle des dizaines de milliers de réservistes pour les déployer dans les quinze prochains jours. L’extrême droite israélienne applaudit à la mise en œuvre de cette politique de guerre qui constitue son programme. Mais, dans le reste de la population israélienne, la lassitude s’exprime de plus en plus face à un conflit dont elle ne voit pas la fin. D’après les autorités militaires, seuls 50 % à 70 % des réservistes répondent à leur convocation. D’autant que Gaza n’est pas le seul front sur lequel l’armée israélienne est de plus en plus engagée.
Une véritable guerre se mène en Cisjordanie contre plusieurs camps de réfugiés, notamment ceux de Tulkarem et Nour Shams. D’après l’agence de presse palestinienne WAFA, plus de 4 200 familles, soit 25 000 personnes, ont été contraintes de fuir après la destruction de leurs habitations. Au Liban, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024, l’armée israélienne n’a jamais cessé de bombarder et de mener des opérations militaires. Et c’est sans compter les
Loin de garantir la sécurité à la population israélienne, la politique de Netanyahou l’engage toujours plus dans une guerre sans fin. Ceux qui continuent de manifester tous les samedis en Israël contre Netanyahou et son gouvernement d’extrême droite en sont conscients, au moins partiellement.
Les dirigeants des grandes puissances, eux, n’ont jamais retiré leur soutien à Netanyahou, quelles que soient les réserves qu’ils aient pu parfois exprimer, pour la simple raison que l’État israélien constitue le gendarme de l’ordre impérialiste au Moyen-Orient.
Le boucher Netanyahou poursuit une véritable politique d’extermination dans le silence complice de ses homologues des grandes puissances.